La construction européenne : un refus originel de la démocratie

Résumé 0

Nombre d’économistes (et, plus largement, d’Européens) s’étonnent que si peu soit fait, pour transformer en profondeur les règles du marché et de la finance à l’échelle mondiale et sortir de la crise économique. En fait, l’issue recherchée par les tenants de l’ordre mondial marchand financiarisé est avant tout politique. Pour paraphraser le Guépard dans le livre de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, comment tout bouger sans que rien ne change ? La conjecture [1] est que la construction européenne constitue une sorte de laboratoire grandeur nature de certaines des solutions politiques envisagées pour sauvegarder cet ordre mondial. L’un des principaux enjeux réside dans le contrôle des aspirations des peuples. Pour éviter cela, comment continuer à les impliquer dans l’existant sans pour autant céder à ces aspirations1 ?