2018
Cairn
Suzanne Borrhomée et al., « Démarche palliative dans les réanimations néonatales franciliennes : ce qui devrait changer », Revue de Médecine Périnatale, ID : 10670/1.6j297d
Une enquête menée auprès des réanimations néonatales franciliennes en janvier 2016 a montré que les équipes médicales et soignantes s’étaient bien approprié les pratiques imposées par l’évolution législative du début des années 2000. Une autre préoccupation était de savoir quelles modifications étaient attendues par les professionnels dans deux domaines : la tenue des réunions collégiales (RC) et l’implication des parents dans la prise de décision. Matériel et méthodes : L’enquête a été réalisée auprès de l’ensemble des professionnels impliqués autour du nouveau-né hospitalisé, dans tous les services de réanimation néonatale de la région parisienne, sur la période du 1er au 31 janvier 2016. Elle a été menée à partir d’un questionnaire de type fermé, élaboré par un groupe pluriprofessionnel après revue de la littérature. Il était divisé en trois grandes parties. La première portait sur l’analyse des pratiques recommandées par la loi, la deuxième, au centre de ce travail, interrogeait les professionnels sur ce qui, selon eux, était à modifier dans le texte de loi afin de faire évoluer les pratiques pour les améliorer. La troisième partie du questionnaire cherchait à établir des profils sociologiques et professionnels. Résultats : Six cent soixante-dix questionnaires issus de 14 centres ont été analysés. Le taux moyen de participation était de 55 % pour les médecins (personnel médical [PM]) et de 39 % pour le personnel non médical (PNM). RC : la demande de RC pouvait venir d’autres professionnels que le seul médecin référent (90 % des PM et 94 % des PNM), mais aussi des parents (respectivement 67 et 61 %). La demande devait surtout être adressée au médecin référent (84 et 82 %). Participation active des parents à la décision : 25 % des PM et 19 % des PNM estimaient que les parents ne devaient jamais participer activement à la décision. La crainte d’une culpabilisation des parents était l’argument majoritaire. Les autres réponses se répartissaient entre « parfois » et « systématiquement ». Des différences sensibles existaient entre les catégories professionnelles. Conclusion : Notre étude illustre l’évolution de la pensée médicosoignante dans les services franciliens de réanimation néonatale. Après avoir compris les impératifs de la réflexion sur la démarche palliative et le respect à apporter à ses obligations formelles, les personnels médicaux et non médicaux imaginent une évolution possible de ces procédures, accordant une place nouvelle aux différents acteurs, à commencer par les parents de l’enfant.