2012
Cairn
Jean-Pierre Cléro, « Les mathématiques, c'est le réel : Variations sur un thème lacanien », Essaim, ID : 10670/1.6kcbf5
Desanti disait des mathématiques qu’elles offrent au chercheur des objets particulièrement résistants quoique ce soit le chercheur qui les constitue. Curieusement, c’est cette résistance même de la formalisation qu’elles permettent qui intéresse la psychanalyse dans ce qu’elle a de plus clinique. L’inconscient s’écrit en signifiants d’une résistance et d’une texture telles que les mathématiques peuvent leur apporter la meilleure formalisation. Nous voulons, sur deux exemples privilégiés, inégalement médités par Lacan, celui du calcul pascalien des partis et celui du traitement des votes par Condorcet, établir l’existence d’un envers plus réel que ce qui apparaissait comme devant seul fonctionner selon une règle conventionnelle. Mais si la psychanalyse trouve dans les mathématiques – topologie, théorie des jeux, traitement des séries et des suites, théorie des votes, etc. – la meilleure façon de dire l’inconscient, les mathématiques tiennent en retour, avec la psychanalyse, sinon la meilleure épistémologie, du moins une composante irremplaçable de leur réflexion. Un petit aperçu programmatique en sera livré par une suggestion sur l’usage des coefficients en physique.