Du rejet de la subjectivité individuelle à la subjectivité sociétale de ce rejet : L'exemple des « nouvelles » pathologies post-guerres

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2013

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Yann Auxéméry, « Du rejet de la subjectivité individuelle à la subjectivité sociétale de ce rejet : L'exemple des « nouvelles » pathologies post-guerres », Recherches en psychanalyse, ID : 10670/1.6n181e


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La clinique ne se laisse pas figer au sein de référentiels immuables. Les descriptions de « nouvelles pathologies » comme leur disparition prennent corps via un contexte sociétal qui permet, ou non, à un moment historique donné, telle ou telle possibilité d’expression. Cette subjectivité sociétale est exacerbée lors des guerres où l'affrontement des pulsions fait rage, créant parfois de « nouveaux diagnostics ». Après bien des conflits armés, ont été décrites de « nouvelles » entités cliniques comme l’état de stress post-traumatique et le syndrome de la guerre du Golfe. Tout en venant régulièrement dénier la subjectivité d’un sujet, la caractérisation d’une maladie, qui se répand telle une épidémie dans la société, interroge la subjectivité d’une époque. S’éloignant progressivement des standards d’inconduite pour focaliser notre réflexion sur les subjectivités traumatiques sociétales et individuelles, nous verrons que cette réflexion peut être thérapeutique au niveau individuel et collectif. L’état de stress post-traumatique est une pathologie qui interagit avec le contexte sociétal : d’une part, le trauma s’établit sur la remise en cause brutale de valeurs sociales qui semblaient immuables et, d’autre part, le concept clinique et nosographique d’état de stress post-traumatique est changeant avec l’évolution des sociétés. N’étant pas simplement universel, comme une réaction biologique à un stress, pour au contraire s’attacher au singulier et aux circonstances sociétales, le traumatisme individuel du patient et sa théorisation par le clinicien-chercheur rejoignent la subjectivité de l’un comme de l’autre, via la subjectivité de l’époque à laquelle ils appartiennent.

From the Rejection of Individual Subjectivity to the Societal Subjectivity of this RejectionThe clinic is not permanently established within immutable references. The description of “new pathologies”, just like their disappearance, are materialised via a societal context which enables, or not, at a given period in time, various possibilities of expression. This societal subjectivity is exacerbated during wars where the confrontation of impulses rage, sometimes creating “new diagnoses”. “New” clinical entities such as post traumatic stress disorder (PTSD) and the Gulf war syndrome have been described after many an armed conflict. As well as regularly repudiating the subjectivity of a subject, the characterisation of a disease, which spreads like an epidemic through society, questions the subjectivity of a period. Moving progressively away from standards of misconduct to focus our reflection on the social and individual traumatic subjectivities, we will see that this reflection can be therapeutic for society and its individuals. PTSD is a pathology which interacts with the societal context: on the one hand the trauma is established on the brutal reconsideration of social values which seem immutable and on the other hand, the clinical and nosographical concept of PTSD is changing with the evolution of society. Not being simply universal like a biological reaction to stress but on the contrary singular, tied to social circumstances, the individual trauma of the patient and its theorization by the clinician-scientist are consistent with the subjectivity of both, via the era to which they belong.

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