2018
Cairn
William R. Catton Jr. et al., « Un nouveau paradigme écologique pour une sociologie post-abondance », Questions de communication, ID : 10670/1.6sm2ye
La sociologie s’est développée dans le contexte d’une vision occidentale dominante du monde (DWW) extrêmement anthropocentrique, selon laquelle les humains seraient séparés du reste de la nature et considéreraient l’abondance des ressources, la croissance et le progrès comme allant de soi. La sociologie a adopté cette vision du monde optimiste et y a ajouté des caractéristiques disciplinaires spécifiques – notamment l’énoncé d’Émile Durkheim selon lequel les faits sociaux ne devaient pas être expliqués par des facteurs psychologiques, biologiques ou environnementaux – ce qui l’a d’autant plus encouragée à ignorer l’environnement biophysique. Au cours de la moitié du xx e siècle, la sociologie a reposé sur un paradigme disciplinaire qui voyait les sociétés modernes industrialisées comme « exemptées » des contraintes écologiques. En raison du paradigme de l’exemptionnalisme humain (HEP), l’appréhension par la sociologie de la signification sociale des preuves croissantes de la pollution, de la pénurie des ressources et des autres problèmes écologiques a été lente. Cependant, la reconnaissance croissante de ces problèmes a stimulé le champ de la sociologie de l’environnement et une reconnaissance graduelle de la dépendance des sociétés modernes à l’écosystème, donnant un essor à un nouveau paradigme écologique (NEP). Les hypothèses fondant la DWW, le HEP et le NEP sont d’abord présentées, les relations entre la distinction HEP-NEP et les clivages sociologiques traditionnels comme ordre versus conflit sont ensuite discutées de manière à démontrer l’utilité du NEP dans une ère de croissance des contraintes écologiques.