Annexe 2. Réduction du temps de travail, équilibre entre vie professionnelle et vie privée et égalité des genres

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Au fil du temps, la durée hebdomadaire de travail d’un emploi « standard » à temps plein a diminué considérablement, surtout en raison des réductions consécutives du temps de travail résultant de la négociation collective. Mais, ces dernières décennies, cette approche collective a été remplacée par des réductions individuelles avec un recours accru au temps partiel. Si la réduction du temps de travail peut jouer un rôle important pour aider les travailleurs à mieux concilier vie professionnelle et vie privée et favoriser une plus grande égalité des genres, elle risque toutefois, dans sa forme individuelle récente, non pas de réduire, mais de renforcer les inégalités et les déséquilibres existants. La redistribution du temps de travail après la crise financière de 2008, qui pourrait se répéter avec la pandémie de Covid-19, risque d’amplifier cet effet. Cet article soutient que seules les formes collectives de réduction du temps de travail, qui couvrent tous les travailleurs et résultent de négociations prenant en compte leurs intérêts, peuvent permettre une redistribution des tâches de soins et des tâches ménagères, accroître la participation des femmes au marché du travail et y créer des conditions plus équitables. Cette réduction collective peut être obtenue grâce à des négociations et des politiques collectives au niveau de l’entreprise, du secteur ou du pays. Les auteurs soutiennent que tout ajustement des horaires de travail devrait viser à accroître la maîtrise des travailleurs sur leur emploi du temps et à éviter une intensification du travail.

Over time, the working week of a ‘standard’ full-time job has decreased significantly, mainly through consecutive collectively negotiated reductions in working time. In the last few decades, however, this collective approach has been replaced by individual working time reductions through the increased use of part-time work. While reduced working hours can play an important role in enabling workers to achieve better balance between their occupational and their private lives, and be a means to greater gender equality, in their recent individual form they risk confirming rather than reducing the existing inequalities and imbalances. Observed working time redistributions after the 2008 financial crisis, likely to be repeated in the aftermath of the Covid-19 pandemic, only risk amplifying this effect. In this article we argue that only collective forms of working time reduction, which cover all workers and are an outcome of negotiations which take account of workers’ interests, have the potential to redistribute caring and household tasks, increase female labour market participation and create a more level playing field in the labour market. Such collective working time reduction can be realized through company, sector or country-wide collective bargaining and policies. Finally, we argue that any adjustments to the number of working hours should aim at increasing workers’ control over their scheduling and avoid work intensification.

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