2019
Cairn
Vincent Tabbagh, « Une lecture des obituaires de quelques cathédrales de France septentrionale, XIIe–XVe siècle », Le Moyen Age, ID : 10670/1.6thdo9
Constitués à partir du xiie siècle, les obituaires, qui recensent sous forme de calendrier les défunts pour lesquels le clergé de la cathédrale doit prier chaque jour à perpétuité, témoignent de l’importance prise, en ces églises comme en tant d’autres, par l’entretien de mémoires individuées destinées au salut de l’âme de chacun. Régulièrement renouvelés, ils enregistrent aussi les dons faits pour financer ces célébrations quotidiennes, et donc les distributions en argent que perçoivent chanoines, chapelains et clercs qui les assurent et en tirent des revenus substantiels et régulièrement augmentés. Évêques et chanoines sont les plus nombreux bénéficiaires de ces anniversaires : une église particulière assure d’abord la mémoire salutaire de ses membres, quoiqu’une minorité d’entre eux s’en soit faite participante en en fondant un. Leur famille charnelle s’y trouve également associée. En revanche, les laïcs sans relation de sang avec eux, à l’exception des princes de la région, connaissent une exclusion progressive.