Une lecture des obituaires de quelques cathédrales de France septentrionale, XIIe–XVe siècle

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Constitués à partir du xiie siècle, les obituaires, qui recensent sous forme de calendrier les défunts pour lesquels le clergé de la cathédrale doit prier chaque jour à perpétuité, témoignent de l’importance prise, en ces églises comme en tant d’autres, par l’entretien de mémoires individuées destinées au salut de l’âme de chacun. Régulièrement renouvelés, ils enregistrent aussi les dons faits pour financer ces célébrations quotidiennes, et donc les distributions en argent que perçoivent chanoines, chapelains et clercs qui les assurent et en tirent des revenus substantiels et régulièrement augmentés. Évêques et chanoines sont les plus nombreux bénéficiaires de ces anniversaires : une église particulière assure d’abord la mémoire salutaire de ses membres, quoiqu’une minorité d’entre eux s’en soit faite participante en en fondant un. Leur famille charnelle s’y trouve également associée. En revanche, les laïcs sans relation de sang avec eux, à l’exception des princes de la région, connaissent une exclusion progressive.

Composed from the xiith century onwards, obituaries, which identified—in the form of a timeline—the dead for whom the clergy were obliged to pray each day for all eternity, testify to the importance ascribed to the maintenance—in these churches as in so many others—of individual memories intended for the salvation of each person’s soul. Being regularly updated, they also recorded the donations made to finance these daily commemorations, and thus the monetary distributions that canons, chaplains, and clerics earned, which maintained their living standard and gave rise to substantial and regularly increased incomes. Bishops and canons were the most frequent beneficiaries of these anniversaries. A specific church would first of all ensure the salutary remembrance of its members, although a small number of church members were made to participate by founding a church. An individual’s earthly family also became involved. Nonetheless, lay people with no blood relation to them, with the exception of the princes of the region, were faced with increasing exclusion.

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