Rêve et transformations oniriques

Résumé 0

Les nouvelles perspectives apportées aux recherches contemporaines sur la fonction du rêver par l’œuvre de Bion sont essentielles : ainsi l’importance des variables de « la pensée onirique de l’état de veille », la création des pictogrammes à partir des impressions sensorielles, au moyen des transformations des éléments β (vécus sensoriels bruts) en éléments α grâce à la fonction α. Récits de rêves et dérivés narratifs se développent en diverses trames narratives ; l’auteur pointe aussi l’importance du concept d’ enactement ainsi que celle du « champ analytique » barangien très impliqué dans ses observations. Partant d’exemples cliniques et de réflexions théorisées chez Bion, Ogden et Grotstein, il soulève des questions relatives à l’évolution du contenant et du « réver ensemble  » en illustrant des formes particulières d’expériences émotionnelles d’unisson. Il s’attache à suivre l’évolution des fonctions α(du patient et de l’analyste), en examinant les données de l’onirique de base, les différents modes de rêveries, les transformations dans le rêve, le parler-rêver, les dérivés narratifs en séance et le rêver nocturne. S’étayant sur les récentes avancées de Grotstein autour des modèles proposés par Bion sur le rêver, il en souligne l’extraordinaire richesse et complexité soutenant la mise en œuvre de « l’esprit au travail » dans les rêveries diurnes et les rêves nocturnes. Ces apports de Grotstein éclairent sous un autre angle la pathologie psychotique, et toute l’activité onirique qui agit comme un filtre transformateur émotionnel, avec une mise en image émotionnelle créatrice d’une sorte de « fiction d’archives » servant à « contrôler et [à] réparer le système inconscient et préconscient ». Enfin, à partir des différents types de transformations psychiques explorées par Bion, A. Ferro repère et précise, en de saisissants extraits cliniques, d’autres modalités de transformations oniriques : transformations en rêver et transformations par le jeu.