2021
Cairn
François Drémeaux, « La francophonie à Hong Kong dans l’entre-deux-guerres : de l’interface diplomatique au rayonnement désincarné », Relations internationales, ID : 10670/1.6zu9jv
À Hong Kong, la place de la francophonie est a priori bien mince dans l’entre-deux-guerres. L’essor de la langue française échappe aux diplomates – malgré leurs initiatives – pour suivre d’autres réseaux. Contre toute attente, les écoles confessionnelles d’obédience française ne jouent pas un rôle majeur dans l’apprentissage. Les établissements britanniques réalisent un bien meilleur travail. Outre les locuteurs natifs, les Britanniques pratiquent une langue française de culture et d’agrément, et les autochtones (Chinois et Vietnamiens essentiellement) en font un usage professionnel, mais aussi un outil d’émancipation. La langue étant également un contenu perçu, la francophonie connaît un rayonnement désincarné qui passe par les idées. Pour le dissident communiste vietnamien comme pour l’élite coloniale britannique, le français est le véhicule de différentes cultures.