Proust et la musique du corps

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Pourquoi donc les bruits du corps sont-ils presque systématiquement liés, chez Proust, à la musique ? Ils sont un moyen de faire l’économie d’une articulation propre au langage. Les res sources ambiguës du cri notamment constituent un être-là dispensant le romancier de préparations ou de commentaires. Parallèlement, les scènes de sommeil, où, par la respiration, le corps parle une musique cadencée, tire les bruits du corps en direction d’un art poétique, dans la mesure où ces divers bruits (sans oublier les inflexions de la voix) demeurent inséparables de leur auditeur et interprète.

Why are body noises almost systematically linked to music in Proust’s work? They are a way of avoiding an articulation specific to language. The ambiguous resources of the scream in particular constitute a « dasein » who exempts the novelist from preparations or comments. At the same time, sleep scenes, where the body speaks a rhythmic music through breathing, draw the body noises towards a poetic art, insofar as these various noises (not to mention the inflections of the voice) remain inseparable from their listener and performer.