Corinne Jouanno, Les « poèmes historiques » de Théodore Prodrome en l’honneur des empereurs comnènes

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Date

12 février 2021

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© Craham - Centre Michel de Boüard - UMR 6273 Unicaen/CNRS


Mots-clés

poésie,poésie et politique,Théodore Prodome,Empereurs commènes,Poemes historiques,Jean II Comnème


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Corinne JOUANNO, « Corinne Jouanno, Les « poèmes historiques » de Théodore Prodrome en l’honneur des empereurs comnènes », Canal-U, la vidéothèque de l'enseignement supérieur, ID : 10670/1.75pe25


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La présente communication traite de Théodore Prodrome (ca 1100-1160), poète byzantin de l’époque des Comnènes. Elle porte sur la quinzaine de pièces qui, dans les Poèmes historiques, sont consacrées aux expéditions militaires menées par l’empereur Jean II Comnène en Orient, entre 1132 et 1142. En s’employant à promouvoir le discours de cérémonie en vers, Prodrome a contribué à la mutation de l’antique basilikos logos – discours en prose – en une forme littéraire nouvelle. Son originalité tient aussi aux types de mètres qu’il a choisi d’utiliser : hexamètres dactyliques, héritage de la poésie homérique, dans des pièces destinées à un public restreint de connaisseurs, et vers politiques, héritage de la tradition orale et des acclamations populaires, dans des pièces faites pour être récitées à l’occasion de cérémonies publiques. Nous examinerons les différents topoi exploités dans ces deux groupes de textes pour célébrer la personne de l’empereur et le pouvoir impérial – topoi dont beaucoup se retrouvent dans les éloges impériaux en prose, comme le montre une comparaison avec les éloges composés par Nicéphore Basilakès et Michel Italikos en l’honneur de Jean II en 1138. Prodrome se démarque toutefois de ces deux auteurs par la teneur du métadiscours qu’il tient sur lui-même et son rôle d’enkomiaste – métadiscours largement conditionné, semble-t-il, par le choix qu’il a fait de la forme poétique : l’exploitation, dans les Poèmes en vers politiques, du motif du « poète mendiant » est en phase avec l’êthos du mètre en question, et la prédilection avec laquelle Prodrome emprunte la voix de David pour célébrer l’empereur, en annexant une figure qui était dans l’imaginaire byzantin l’archétype du pouvoir impérial pour en faire le modèle du chantre inspiré, tient sans doute pour une large part à la forme de ses éloges, œuvres en vers, comme le sont les Psaumes. La place accordée dans les Poèmes historiques à ce discours d’autopromotion est en lien direct avec la situation d’intense compétition à laquelle les écrivains professionnels comme Prodrome étaient soumis dans la Byzance de l’époque Comnène.

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