2005
Cairn
Anne-Chantal Hardy-Dubernet, « Femmes en médecine : vers un nouveau partage des professions ? », Revue française des affaires sociales, ID : 10670/1.7a3n7i
Si les femmes représentent un peu plus du tiers des médecins en activité, elles représentent aujourd’hui les deux tiers des étudiants en premier cycle des études médicales. Quels sont les facteurs explicatifs de cette évolution et quelles sont les transformations qu’elle annonce ? À partir d’enquêtes réalisées auprès de médecins et d’étudiants de différentes générations, le texte montre, dans un premier temps, que ce ne sont pas les études de médecine qui favorisent la « réussite des filles ». Celles-ci leur sont plutôt défavorables, mais les discriminations dont elles sont l’objet n’ont pas altéré, ces trente dernières années, leur présence dans presque tous les segments de la profession. Ce mouvement trouve son explication dans des phénomènes multiples qui concernent aussi bien les femmes que les hommes. Car si les femmes adaptent les conditions d’exercice de la médecine à leur vie familiale, les hommes désertent ce métier. Les uns et les autres, en majorité issus des catégories sociales aisées, recomposent ainsi le paysage des professions intellectuelles supérieures en créant, à l’instar de ce que Georg Simmel avait pressenti, un « nouveau partage des professions ».