Du mourir de la statue aux procédés justes de l’oblitération : Levinas face à l’œuvre de Sosno

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2020

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Cesare Del Mastro, « Du mourir de la statue aux procédés justes de l’oblitération : Levinas face à l’œuvre de Sosno », Nouvelle revue d’esthétique, ID : 10670/1.7ae8td


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Cet article se donne pour tâche d’étudier la manière dont l’exposition à l’art d’oblitération du sculpteur Sacha Sosno conduit Levinas à décrire les portées ontologique et éthique de la pratique de la rature appliquée à des sculptures archétypales de l’art classique : oblitération par le vide (découpe, percée, trouée) et oblitération par le plein (obtusion, enserrement). Quarante-deux ans après avoir considéré – dans « La réalité et son ombre » (1948) – que seule l’exégèse philosophique de l’art peut réintégrer l’œuvre dans le monde humain, Levinas reconnaît une prise de position éthique au sein même de la technique d’oblitération. En effet, dans De l’oblitération (1990), le philosophe affirme que les blessures infligées par la défaite des belles formes interrompent notre obstination inter-essée de persévérer dans l’être, révèlent la finitude et l’ambiguïté d’un visage à la fois visible et invisible, dénoncent les abus de la vie sociale, et suscitent la compassion et la responsabilité du spectateur.

In this paper, I study how the exhibition to the art of obliteration by the sculptor Sacha Sosno leads Levinas to describe the ontological and ethics scope of the practice of obliteration applied to the archetypical sculptures of the classic art: obliteration by void (cut, trim, perforation) and obliteration by filled (obstruction, insertion). After forty-two years considering (in “Reality and Its Shadow” – 1948) that just the philosophical exegesis can reinsert the artwork in the world of human beings, Levinas recognizes an ethical stance in the kernel itself of the technique of obliteration. In effect, in On Obliteration (1990), the philosopher considers that the wounds introduced to beauty forms disrupt our effort (inter-esse) to preserve in being, reveal the finitude and ambiguity of a face both visible and invisible, denounce the abuses of social life, and arouse the compassion and responsibility of spectator.

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