Articulation entre politique familiale et retraite : illustration avec l'Allemagne

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2011

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Mechthild Veil, « Articulation entre politique familiale et retraite : illustration avec l'Allemagne », Retraite et société, ID : 10670/1.7at30z


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Ce texte illustre les perspectives de complémentarité entre politique familiale et politique des retraites, en prenant pour exemple la situation actuelle en Allemagne. En partant du fait que le système de retraite allemand, comme le système français, n’est pas fondé exclusivement sur l’activité qu’exerçait l’assuré, mais qu’il incorpore des avantages familiaux, on montre dans quelle mesure des choix politiques, à réaliser dans les domaines de la politique de la famille et de la protection vieillesse, peuvent ou pourraient se renforcer mutuellement, c’est-à-dire dans le sens d’une augmentation des pensions. Car ce n’est qu’avec des politiques familiales assurant une meilleure cohésion entre marché du travail, activité et vie familiale que les avantages familiaux pourront améliorer la retraite des femmes. La politique de la famille en Allemagne de l’Ouest se caractérisait par un retard dans la modernisation en réponse aux changements dans les relations entre les genres, à l’extension des prestations de protection sociale et à la nécessaire professionnalisation de la garde d’enfants. Et de fait, elle n’a su ni inverser la faiblesse persistante du taux de natalité, ni maintenir sur le marché du travail plus de femmes bénéficiant d’un niveau de formation élevé, ce qui aurait amélioré les retraites des femmes. Après une courte description de l’architecture tripartite du système allemand des retraites et un rappel de la différence que l’on continue à constater dans le montant des pensions entre femmes et hommes, l’étude montre que les avantages familiaux dont la politique de la famille fait bénéficier les parents qui travaillent sont encore loin de pouvoir dûment se refléter dans le montant des pensions perçues. Prenant pour exemple les réformes phares que sont la loi pour le développement de la garde des enfants ( Gesetz zum Ausbau der Kleinkindbetreuung, TAG) et la réforme des allocations et des congés parentaux ( Elternzeitgesetz), l’article montre qu’une logique économique prenant en compte le marché du travail est introduite pour la première fois dans la politique familiale. Cette mutation de la politique de la famille orientée sur l’activité est considérée comme pouvant favoriser un changement d’orientation concomitant dans la politique des retraites. Toutefois la réflexion sur la politique de la famille n’avait guère intégré jusqu’à présent la protection vieillesse, pas plus que les réformes des retraites ne se souciaient d’une meilleure articulation entre retraites et politique de la famille. Ni dans un domaine ni dans l’autre, on ne s’appuie sur le principe fondamental d’égalité qui favoriserait une meilleure adaptation des avantages familiaux aux besoins des actifs. Autrement dit, les modèles qui fondent la politique de la famille se caractérisent parce qu’on appellera une « indétermination normative » s’agissant des efforts à faire en matière d’égalité.

The Relationship between Family and Pensions Policy : the Case of Germany This study demonstrates the possibilities for integrating family and pensions policies with reference to the current situation in Germany. Based on the recognition that the German system, like the French system, does not only depend on the beneficiary’s employment status, but also takes into account family-related benefits, this contribution suggests to what extent family and pensions policy influence, or could influence, each other positively – that is to say, in a way that increases pension funding. Only when family policy reinforces the idea of bringing together of the labour market, gainful employment and family life, can family benefits improve women’s lot regarding pension law. Family policy in West Germany – which has traditionally been behind the times relative to changes in gender relations, the expansion of the welfare state, and the necessary professionalisation of childcare – could neither reverse the trend of lower birth rates, nor prevent well-educated women from entering the labour market and improving women’s pension status. Following a short presentation of the architecture of the German three-pillar pension system and the gender gap among old-age pensioners, this study shows that family policy interventions still do not provide adequate financial incentives in pension law for working parents’ efforts to combine work and childcare. Taking the example of the flagship reforms, the law on the strengthening of childcare for young children (TAG), and the reform of parental benefits (Elternzeitgesetz), it is proven that these measures have introduced a sense of the labour market and of economic logic into family policy for the first time. This work-oriented change in family policy is perceived as an opportunity to adopt an alternative pensions policy. Until now, however, the family policy debate has hardly touched upon pensions policy, and conversely the better integration of family and pensions policies is not cited as part of the rationale for pensions policy reform. In both policy fields the supporting pillar of equality is missing, which would tailor benefits in favour of combining work and childcare to the needs of employees. Family policy models point to a situation of “normative indecision” as regards moves towards more or less equality.

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