2016
Cairn
Isabelle Laboulais et al., « La construction du métier d’ingénieur des Mines à l’épreuve du terrain pendant la Révolution et l’Empire », Annales historiques de la Révolution française, ID : 10670/1.7d89qq
Le métier d’ingénieur des Mines est façonné au tournant du XVIIIe et du XIXe siècle, c’est-à-dire à un moment où le projet de concilier la connaissance des ressources minérales et le contrôle des exploitations s’impose dans l’action publique. Se préoccuper des mines consiste alors à s’informer et à disposer des moyens de contrôle pour organiser une meilleure exploitation des richesses du sol. À mesure que l’administration se structure, les voyages métallurgiques dont le modèle s’est construit vers 1750 déclinent, celui des courses minéralogiques également. Avec la mise en place du stationnement en 1802, le rapport au terrain change, les pratiques de visite et de conseil sont complétées par des missions de surveillance et d’expertise très étroitement liées aux enjeux économiques de l’exploitation des mines. Face à cette normalisation des pratiques de terrain, et à la faveur du contexte politique des guerres des années 1790 et 1800, certains territoires conquis par la France deviennent des terrains privilégiés pour des voyages d’enquête menés par quelques ingénieurs au parcours exceptionnel. Comme le montre celui d’Héron de Villefosse, les voyages d’enquête dans les territoires « étrangers » contribuent à intégrer un savoir transnational à la science des mines mobilisée par l’administration française.