2013
Cairn
Bianca Lechevalier, « Entre le souffle et la peau : le sentiment d'exister », Journal de la psychanalyse de l'enfant, ID : 10670/1.7eyqso
L’accès à la respiration signe la naissance. L’analyse de musiciens conduit à mettre l’accent sur l’espace d’où émergent les premières sensations qui deviendront émotions. Si cet espace communique avec la sphère orale il prend son souffle dans la respiration. Ses variations mettent en jeu les muscles non seulement du haut mais aussi du bas du corps. La peau-psychique au sens de E. Bick et de D. Anzieu contribue à la constitution d’un espace contenant. La fonction paternelle permet dès les premiers regards conjoints la qualité des liens et les premiers processus de symbolisation. Il paraît important dans les hypothèses concernant la réactualisation des traces mnésiques respiratoires de distinguer ce qui concerne la levée de refoulement de fantasmes, et ce qui est lié à l’intégration dans la cure, de « mémoires du corps » datant du début de la vie Entre le souffle et la peau le sentiment d’exister dans les contours d’un être séparé se fait par les mouvements rythmés par la rencontre avec l’Objet. L’aplatissement de cet espace individualisé conduit à la dépression primaire et au risque de constitution d’enclave autistique décrite par F. Tustin. La notion de « l ’Identital » de M. De M’Uzan se situerait-il à ce niveau ? L’espace du rêve au contraire de l’aplatissement concret dans le corps ou l’action, permet d’intégrer en les liant ces angoisses précoces à la problématique œdipienne du sujet. Sa narration le fait exister dans la rencontre avec celui qui l’écoute.