13 septembre 2016
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Muriel Girard-Mick, « De l'innovation en lutherie à la préservation du patrimoine : Jean Bernard Pascal Rajerison dit « Rapasy », flûtiste, luthier-chercheur et pédagogue, Tananarive (Madagascar) », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.7jm0c5
Madagascar est une île réputée pour sa richesse et sa diversité ethnique, diversité qui s’exprime en particulier à travers ses traditions musicales et leur multiplicité. Cependant, bien que la musique tienne une place prépondérante dans la vie des malgaches, sur le plan social tout autant que sur le plan culturel, les travaux concernant le patrimoine musical malgache restent à ce jour trop peu nombreux. Et le potentiel scientifique que représente ce patrimoine, quelle qu’en soit l’approche (dimension musicologique, organologique, sociologique, ethnologique, anthropologique), demeure en grande partie inexploité. Tout ou presque reste à faire pour développer une connaissance approfondie de la musique dans la et les cultures malgaches. D’une part, continuer le travail descriptif d’inventaire du patrimoine musical (matériel et immatériel) : les instruments, les musiques, les us et coutumes spécifiques de chaque ethnie. D’autre part, compiler les travaux existants afin d’esquisser une synthèse des connaissances, (et des méconnaissances), et dégager certains axes de réflexion aptes à guider des recherches ultérieures. Au travers d’une étude s’appuyant sur le témoignage d’un malgache professionnel de la musique et de la lutherie, ainsi que sur des ouvrages de référence en la matière, ce travail propose une exploration générale des pratiques musicales malgaches selon plusieurs axes. La première partie de ce document présente un aperçu d’ordre général de la tradition musicale à Madagascar puis des principaux instruments de musique utilisés dans l’île. La seconde partie effectue un tour d’horizon des instruments de musique de Jean Bernard Pascal Rajerison dit « Rapasy », un artiste luthier vivant à Tananarive. Ce flûtiste, luthier-chercheur, allie dans sa pratique de la lutherie et de la musique, les facettes inséparables et présentes en toute technique que sont la tradition et la modernité. Son témoignage illustre l’importance capitale des dimensions d’échange et de transmission, développées dans chaque aspect de ses pratiques professionnelles et personnelles. Nous verrons dans ce mémoire comment les stratégies développées au quotidien par ce malgache du 21e siècle participent à la préservation de la richesse du patrimoine culturel et écologique de la Grande Île, dans une volonté de répondre à la problématique de la raréfaction des traditions face à la mondialisation des sociétés.