Diderot dans le Journal encyclopédique de P. Rousseau (1756-1770) : la puissance d’un modèle

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Était-il envisageable pour un périodique de s’associer à la diffusion des contenus de l’ Encyclopédie ? La réputation déplorable des journaux et des journalistes que Diderot avait confirmée dans son article ENCYCLOPÉDIE risquait de déprécier toute tentative en ce sens. Pourtant, Pierre Rousseau releva le défi entre 1756 et 1771. Il rattacha la naissance de son Journal Encyclopédique à sa lecture de Bacon et de Diderot. Il s’efforça d’élever ses comptes rendus au niveau des exigences des nouveaux philosophes. En outre, il s’efforça de suivre un ordre encyclopédique d’enchaînement des connaissances. Ainsi son périodique, par le biais de cette double aptitude, philosophique et encyclopédique, trouva sa légitimité, au point que P. Rousseau s’autorisa à le proposer comme une nouvelle forme, successive et populaire, d’une Encyclopédie revue et corrigée grâce à ses recensions fidèles et critiques tout à la fois.

Could one envisage a periodical taking part in the distribution of the contents of the Encyclopédie ? The terrible reputation of journals and journalists, confirmed by Diderot in his article ENCYCLOPÉDIE, ran the risk of having a negative effect on any such attempt. Nevertheless, Pierre Rousseau took up the challenge between 1756 and 1771, linking the founding of his Journal encyclopédique to his reading of Bacon and Diderot. He tried to raise its book reviews to the level of the demands of the new philosophers and in addition he tried to follow the encyclopædic order of the chain of knowledge. Thus his periodical, thanks to an aptitude which was both philosophical and encyclopædic, gained such legitimacy that P. Rousseau felt able to propose it as a new popular form of a revised and corrected Encyclopédie, thanks to his reviews which were both faithful and critical.