2016
Cairn
David Espinet, « Politiques du bonheur. Transformation de l’éthique kantienne », Archives de Philosophie, ID : 10670/1.7srs53
L’article met en relief la stratégie qui caractérise, dans le cadre de la conception du souverain bien chez Kant, une politique proprement kantienne du bonheur. Cette stratégie consiste à subordonner le désir de bonheur sensible à la loi éthique – non pour faire disparaitre l’élément sensible, mais pour sauvegarder l’hétérogénéité essentielle au souverain bien humain, c’est-à-dire la différence entre autonomie morale et vie sensible. Dans cette perspective sont reprises deux transformations plus récentes de l’éthique kantienne : les réflexions de Hans Blumenberg sur le caractère pluriel et très souvent indirect du bonheur humain, ainsi que l’interprétation par Derrida de l’amitié kantienne, notamment de la fonction interruptive du respect au sein du désir fusionnel de l’amour.