19 décembre 2022
Françoise Lavocat, « L’ordre des cases : Bandes gravées à propos des épidémies de peste à Rome (1656) et à Londres (1665) », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.80y07z
Les bandes gravées à vignettes consacrées aux épidémies de peste de Rome (1656-1657) et de Londres (1666) manifestent unrapport singulier à la peste, dans le contexte des représentations visuelles et discursives de cette époque. Elles se caractérisent par une absence totale dedimension religieuse. Elles se caractérisent par une absence totale de dimension religieuse. Ce dispositif (vignettes, légendes, numérotation) permet une représentation ordonnée de la catastrophe, reposant sur une vision panoramique de l’événement et de l’espace urbain. Les bandes gravées de la peste mettent en scène les hiérarchies et les rapports de pouvoir, leurs transgressions, leurs châtiments éventuels. Théâtres citadins de la mémoire de la peste, elles participent à la fixation de la catastrophe dans la mémoire collective et fournissent pour les générations futures et les étrangers des représentations de la ville en situation d’exception, y compris dans le registre de la curiosité touristique (surtout en ce qui concerne Rome). Cette dimension mémorielle permet de considérer, dans une certaine mesure, les bandes gravées à vignettes comme les antécédents des bandes dessinées et romans graphiques contemporains dédiés aux catastrophes.