27 juin 2017
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Nacira Kaoues, « Étudier la représentation des populations issues de la colonisation française dans la littérature pour la jeunesse : un préalable nécessaire à l’éducation à la paix pour une prévention des discriminations ethno-raciales à l’école », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.81xl13
Ce mémoire a pour titre : « Étudier la représentation des populations issues de la colonisation française dans la littérature pour la jeunesse : un préalable nécessaire à l’éducation à la paix pour une prévention des discriminations ethno-raciales à l’école ». L’étude part d’un constat édifiant : à date contemporaine, la question du colonialisme est peu présente dans la recherche sociologique et historique ayant trait à la littérature jeunesse. Pourtant, les programmes scolaires entendent œuvrer à la prévention des discriminations. Cette recherche part du principe qu’une connaissance sérieuse des représentations ethno-raciales au long de l’histoire est pourtant utile pour travailler à leur déconstruction, singulièrement lorsqu’il est question de jeunes enfants qui construisent en bonne part leurs représentations mentales à partir de leurs lectures. La première partie du mémoire met au jour les aspects théoriques de cette étude, avant de faire le constat d’une véritable propagande idéologique et la volonté de soutenir fermement le projet colonial chez les auteurs et éditeurs français durant la période coloniale. À partir de la fin du XIXe siècle et jusqu’en 1940 environ, les populations issues du colonialisme français sont représentées de façon péjorative dans la littérature pour la jeunesse et renvoyées à une irréductible altérité. Un deuxième moment de la recherche s’attache aux représentations actuelles des populations issues du colonialisme à travers la littérature pour la jeunesse, afin de mettre au jour les évolutions à l’œuvre. L’étude des ouvrages littéraires pour la jeunesse révèle la persistance de stéréotypes affectant les populations issues du colonialisme français, même si une forme d’humanisation est nettement perceptible. En troisième lieu, après l’exposé de la méthodologie d’enquête, l’étude expose les expériences des acteurs de l’éducation. Les entretiens menés auprès d’enseignants de cycles 3 et 4, d’une enseignante documentaliste et d’une bibliothécaire font l’objet d’une analyse qualitative : elle met à la fois au jour l’importance accordée à la question des discriminations ethniques à l’école et le caractère parcellaire de son traitement. En dernier lieu, le mémoire propose des pistes d’approche et de réflexion pour penser la littérature pour la jeunesse au prisme des représentations des minorités, dans l’objectif de promouvoir une éducation à la paix pour une prévention des discriminations ethno-raciales à l’école.