2021
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Lucie Bony et al., « L’espace privé à l’épreuve de l’exécution des peines. Une perspective géographique articulant milieux fermé et ouvert », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10.3917/apc.043.0117
Les peines privatives de liberté sont-elles compatibles avec l’accès à un espace privé ? Les personnes qui les exécutent dites « placées sous main de justice » se trouvent en effet sous l’autorité de l’institution judiciaire et sous le contrôle de l’administration pénitentiaire, une situation qui a longtemps été synonyme d’incarcération. De nos jours, la prison constitue certes encore l’expression spatiale de la sanction pénale la plus visible mais elle a été profondément réformée au cours de la seconde moitié du XXème siècle. Plus encore, avec le développement de la probation, d’autres lieux peuvent être investis par l’institution judiciaire dans le cadre de l’exécution de peines privatives de liberté. A la suite de Jean-Charles Froment, on pourrait alors observer un double processus : une normalisation des conditions de détention, avec notamment la création au sein des établissements pénitentiaires d’espaces pouvant être considérés comme privés, et une « publicisation » d’espaces privés ordinaires dans lesquels s’exécutent de façon croissante des peines de probation dites « en milieu ouvert ».Aujourd’hui, il est en effet attendu des conditions de détention qu’elles garantissent la dignité des détenus et qu’elles se rapprochent le plus possible de la vie libre. Cette évolution de la conception du traitement pénal se traduit notamment par la création d’espaces « privés » à destination des détenus.