Nommer les groupes discriminés pour mieux combattre la discrimination : la fin d’un tabou ?

Résumé Fr En

Longtemps, en France et dans les régions marquées par l’influence française comme la Belgique francophone, l’idée a prévalu que pour éliminer la discrimination raciale ou ethnique, la meilleure attitude était d’ignorer, dans les politiques comme dans les discours publics, les différences d’origine ou d’appartenance ethnoculturelles. L’évolution de la connaissance du phénomène discriminatoire et l’expérience acquise en matière de lutte contre la discrimination, en Europe et ailleurs, ont montré les limites d’une telle stratégie. Mais le développement d’un autre type d’approche, intégrant une démarche consistant à « nommer » les groupes discriminés, suscite certain difficultés et interrogations.

‪In France and regions marked by the French influence such as French-speaking Belgium, the idea has long-prevailed that the best approach to eliminate racial or ethnic discrimination is to ignore ethnocultural differences in public policies and official discourse. Improved understanding about discrimination, coupled with experience gained from anti-discrimination policies in Europe and elsewhere, have highlighted the limits of this a strategy. However, developing another approach in which discriminated groups are “named” also raises some difficulties and questions.‪