La fragilité des promesses face à l'imprévisible

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2019

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Olivier Abel, « La fragilité des promesses face à l'imprévisible », Dialogue, ID : 10670/1.891m0r


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L’auteur, philosophe, aborde l’imprévisibilité à partir du monde actuel, de plus en plus instable et imprévisible. En réaction ne cesse d’augmenter le niveau de sécurité, de protection et de prévision. Cette évolution affecte les liens entre les humains, lesquels, dans une société désinstituée et faite de connexions, prennent la forme de « projets ». Pour les couples, on serait ainsi passé du mariage traditionnel et indissoluble au couple-projet, entièrement subordonné à des choix privés. On oublie le moment moderne du mariage comme libre alliance. Ce mariage pacte est lié à l’invention émancipatrice du divorce, de la possibilité de se délier. Mais il est lié aussi à l’acceptation de la surprise, de la déception, du hasard non-choisi. C’est par la promesse – question sur laquelle se sont penchés, notamment, Ricœur, Austin et Arendt – que l’on se tourne vers l’imprévisible ordinaire non pour s’en garantir, mais pour s’y attacher et jeter un fragile archipel de paroles dans un océan d’incertitude.

The author, a philosopher, addresses unpredictability from the current, increasingly unstable and unpredictable state of the world. In reaction to this, the quest for security, protection and predictability prevails. This change affects the bonds between people who, in a de-institutionalised society made of connections, take mutate into “projects”. For couples, we seem to have moved on from the traditional and indissoluble marriage to the couple as project, completely subordinated to private choices. We now seem to be leaving the modern moment of the free alliance behind us. This marriage as pact emerges from the emancipatory invention of divorce, with the opportunity it offers of breaking free of bonds. However, it also revolves around the acceptance of surprise, disappointment and mere good or bad luck. It is through the promise – a question that Ricœur, Austin and Arendt focused on in particular – that one turns towards ordinary unpredictability, not to so much to vouchsafe a form of security, but to cling to it and push out a fragile archipelago of words into an ocean of uncertainty.

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