10 juin 2020
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Zoé Partouche, « La transformation des quartiers informels de Buenos Aires, entre intégration et exclusion. Étude des politiques d'intégrations socio-urbaines des villas de la ville », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.8a39mu
Les villas en Argentine, nom donné dans le pays aux quartiers informels, sont depuis toujours appréhendées en tant que problème urbain et ont de ce fait été les cibles de plusieurs projets de transformation. À partir de 2016 un nouveau paradigme apparaît, il est question d’intégrer ces zones à travers des politiques d’intégration socio-urbaine. Ces dernières sont marquées par l’intervention de la municipalité dans certaines villas de la ville de Buenos Aires. L’objectif affiché étant la garantie d’accès à un habitat digne à l’ensemble de la population de la ville et donc l’amélioration des conditions de vie des habitants des villas. Or, loin d’être consensuelles, une partie des habitants des villas concernées s’érigent contre ces nouvelles politiques. Nous avons voulu comprendre, au cours de ce travail, ce que cette division entre habitants et municipalité voulait dire des politiques d’intégration socio-urbaine et plus généralement de leurs visions de la ville qui s’opposent. C’est à partir d’une étude à la fois empirique et théorique que nous voulons montrer que loin d’avoir une visée sociale ces nouvelles politiques entendent, à travers l’impulsion d’une stratégie de gentrification menant à la déstabilisation des conditions de vie des habitants des villas, évincer petit à petit les secteurs populaires du centre de la ville. Notre étude s’appuiera donc sur une enquête de terrain de menée dans deux villas de Buenos Aires qui, de par leur position centrale, ont été les principales cibles des politiques d’intégrations socio-urbaine : la villa 31-31bis et la villa Rodrigo Bueno.