La genèse bureaucratique d’un lieu commun sectoriel : concurrences diplomatiques et soutiens institutionnels dans la production du premier rapport de l’OCDE sur les dépenses de santé (1985)

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2020

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Constantin Brissaud, « La genèse bureaucratique d’un lieu commun sectoriel : concurrences diplomatiques et soutiens institutionnels dans la production du premier rapport de l’OCDE sur les dépenses de santé (1985) », Revue internationale de politique comparée, ID : 10670/1.8a8wox


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L’article décrit la genèse d’une innovation bureaucratique controversée en analysant la négociation du mandat du groupe de travail de l’OCDE à l’origine de la première publication d’un rapport sur les dépenses de santé des pays membres en 1985. L’auteur du rapport – décrit comme un « entrepreneur-frontière » – parvient, en multipliant les contacts dans les bureaucraties nationales, dans les champs universitaires et auprès d’autres organisations internationales, à intéresser plusieurs pays à son travail d’établissement d’une base de données des dépenses de santé des pays membres. Il compense ce faisant le désintérêt de sa hiérarchie pour son travail. Dans le contexte d’une lutte entre le département social et le département économique de l’OCDE pour fixer une explication de la « crise de l’État-providence » au début des années 1980, le travail sur les dépenses de santé est finalement imposé, par les pays membres les plus puissants alliés à la division économique, comme un moyen consensuel pour limiter les prérogatives du groupe de travail sur les affaires sociales. L’article éclaire ainsi la genèse institutionnelle et statistique d’un lieu commun sectoriel selon lequel les politiques de santé doivent avant tout limiter les dépenses de ce secteur d’action publique.

This article describes the genesis of a controversial bureaucratic innovation through the analysis of the negotiation of the mandate of the OECD task force that published the first report on health expenditure in 1985. The report’s author—here described as a “entrepreneur-frontière”—succeeds, thanks to contacts made in national bureaucracies, in academic fields, and various other international organizations, in drawing the attention of many countries to the establishment of a database of member-states’ health expenditure. He thus compensates for the disdain of his hierarchy toward his work. In the context of a struggle between the social and economic departments for fixing the rationale behind the “crisis of the welfare state” in the early 1980s, the work on health expenditure is finally imposed, by the most powerful member-states allied with the economic division, as a consensual way to limit the social affairs task force’s prerogatives. The article then sheds light on the institutional and statistical genesis of a sectorial slogan whereby health policies’ first aim is to limit the expenditure of this sector of public action.

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