"Don et anonymat : la question des identités"

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27 juin 2013

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Ethique Don Anonymat Identité Philosophie de la médecine Littérature Ethics Donation Anonymous Philosophy of medicine, Literature

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Mohamed Amine Benjelloun, « "Don et anonymat : la question des identités" », Theses.fr, ID : 10670/1.8fete1


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A travers notre pratique de pédopsychiatre confronté au vécu de familles interpellées par la question du don de gamètes ou d'organes, il nous a semblé que nombre d'apories traversant les phénomènes de la donation et de l'anonymat n'étaient pas pris en compte par la médecine.Si le don et l'anonymat traversent toute la médecine au point que celle-ci les a hissé au rang de principes, ils ne font pas l'objet d'un enseignement ou d'une réflexion approfondie. La philosophie et la littérature apportent aussi certaines réponses possibles . Le don est un présent sans la présence, portant en lui une part d'abandon, sans raison, à quelqu'un qui ne demande rien, puisque justement il ne saurait pas qu'on lui a donné. L'anonymat permet de s'effacer, pour pouvoir rencontrer l'Autre, au plus prés. Ceci commence dès l'origine, pour permettre au sujet d'approcher dans l'errance et le doute une rencontre avec l'inconnu et le dehors, loin d'une altérité qui ne serait que radicale. Enfin, la question du don d'organes, du don de gamètes, de l'anonymat obligent à repenser simultanément la question de la relation et celle de l'identité. Le donneur et le receveur se rencontrent, l'un est obligatoirement plongé dans le temps de l'autre : comment construire une sphère propre et une sphère de l'autre, une intersubjectivité qui rendrait possible la communication entre matériaux d'origine différente ? Comment reconnaître ego et alter, comme des ipséités ? Les concepts d'identité narrative, d'histoires empêtrées, permettent de dépasser la question de l'anonymat. L'anonymat protégerait alors l'identité. Et mieux, permet alors à la reconnaissance, toute éthique, d'advenir.

Through our practice of child psychiatry and confronted with the lived of families concerned with the question of gametes or organs donation, it seems that numerous aporia related to donation and anonymity experiences have not been considered by medicine. If donation and anonymity have been central to medicine to the point that they have become principles, they have never been subjects of education or profound reflection. Philosophy and literature also bring some possible answers. Donation is a present without the presence, carrying with itself some abandonment, without reason, to someone who doesn't ask for anything, precisely because he would not know that he was given something. Anonymity gives an opportunity to fade away, just to be able to meet the other, closer. This obliteration starts from the very beginning. It aims at any founding trace, in order, paradoxically to allow the subject to approach in wandering and doubt a possible encounter with the unknown and the outside, far from an otherness that be only would be radical.Finally, the issue of organ donation, of gamete donation, of anonymity, forces us to rethink simultaneously the question of relationship and identity. The donor and recipient, meet and are necessarily immersed in the other's time: how to build a sphere for oneself and a sphere for the other, an intersubjectivity which would enable the communication between materials of different origin? How to recognize ego and alter, as ipseities? Concepts of narrative identity, entangled stories allow to pass over the question of anonymity. Anonymity would then protect identity. And better still, would allow for an ethical recognition to happen.

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