Par-delà les cathares : conflits de pouvoir et hérésie dans le diocèse de Lucques (XIIe-XIVe siècles)

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2019

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Moyen Âge Toscane Lucques hérésie conflits entre papes et empereurs Grégoire IX Middle Age Tuscany Lucca Heresy Conflicts between the Popes and the Emperors Gregory IX

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Alessia Trivellone, « Par-delà les cathares : conflits de pouvoir et hérésie dans le diocèse de Lucques (XIIe-XIVe siècles) », Revue historique, ID : 10670/1.8kwqb4


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L’hérésie médiévale est au centre d’un vaste débat historiographique de portée internationale déclenché il y a vingt ans, lorsque des publications françaises ont posé des questions brûlantes : l’hérésie médiévale a-t‑elle pu parfois être inventée par les hommes du Moyen Âge ? L’étendue des déviances doctrinales médiévales a-t‑elle pu être surestimée par les historiens qui l’ont étudiée ? La controverse s’est installée, et pour cause : les enjeux du débat ne concernent en effet pas seulement la manière d’appréhender l’hérésie médiévale, mais investissent plus largement la manière de faire l’histoire et de traiter les sources.Cet article entend proposer une réflexion méthodologique sur l’approche des sources médiévales documentant l’hérésie, à partir de l’étude des nombreuses affaires attestées dans le diocèse de Lucques, en Toscane, du xiie au xive siècle : des sources variées et parfois inédites (témoignages dans un procès, lettres pontificales, sculptures, documents inquisitoriaux) y dénoncent des hérétiques qu’elles désignent de plusieurs noms (patarins, ariens, « pauvres de Lyon »). Si l’historiographie a invariablement vu derrière ces affaires la manifestation de déviances doctrinales, qu’elle a parfois uniformisées en les désignant de « cathares », une analyse à nouveaux frais permet d’ancrer ces affaires dans des conflits politiques plus larges : il en résulte clairement que ces accusations d’« hérésie » sont bien loin de cibler des déviances doctrinales, mais se nourrissent d’enjeux sociaux et politiques.

Heresy in the Middle Ages is currently at the centre of a large historiographic debate of international interest, one set in motion twenty years ago when certain French scholars posed radical questions : Is it possible that medieval heresy was at times “invented” rather than “discovered” by medieval peoples? Has the extent of medieval doctrinal deviance been exaggerated by the historians who have studied it? With these questions an argument has been ignited, with good cause : the debate does not just touch on the question of how to understand medieval heresy itself, but has implications for how we do history and how we should receive its sources.This article seeks to contribute to this debate by offering methodological reflections on approaching medieval sources which document heresy, based on a study of a number of cases attested from the twelfth to fourteenth centuries in the diocese of Lucca, Tuscany. These varying sources, some previously unpublished (trial testimony, pontifical letters, sculptures, inquisitorial documents), carry denounciations of certain heretics designated under numerous names (Patarines, Arians, the “Poor of Lyon”). Yet where historiography has invariably taken these different cases as manifestations of doctrinal deviance – one which has at times been rendered uniform and consistent by calling them “Cathars” – a fresh analysis permits us to root them in much larger political conflicts. The result is that these accusations of “heresy” were clearly far from targeting doctrinal deviance, instead feeding off of social and political issues.

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