2018
Cairn
Eric Fournier, « La Commune de 1871 : un sphinx face à ses images », Sociétés & Représentations, ID : 10670/1.8mukf7
« Crépuscule », « sphinx » ou « aurore » : ces métaphores si imagées sont souvent mobilisées pour saisir la Commune de 1871. Les images de l’événement apparaissent comme un résumé des différents affrontements mémoriels, soulignant, avec sans doute plus de force que l’écrit, un de leurs principal enjeu : l’effacement – ou non – des révolutionnaires eux-mêmes des représentations de cette révolution. Face à la Damnatio mémoriae des images versaillaises, celles des vaincus répliquent en mêlant la mémoire des morts aux combats des vivants. Aux monstres et aux effacements versaillais, s’opposent les spectres mobilisateurs des vaincus. Mais, un renouvellement du regard s’opère à partir du centenaire, en 1971. Alors que l’on proclame la « Commune vivante », les images s’animent, et les communards revivent.