Étude des relations entre positionnement individuel des élèves et réflexion collective au sein d’ateliers de discussions à visée philosophique

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17 mai 2018

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Lydie Chassagnon et al., « Étude des relations entre positionnement individuel des élèves et réflexion collective au sein d’ateliers de discussions à visée philosophique », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.8mvrw4


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Comme le soutient la philosophe et journaliste Hannah Arendt, dans son ouvrage Responsabilité et jugement, « la philosophie est une affaire solitaire » (2009). Cette définition de la philosophie met en avant une activité personnelle et interne visant à construire un système de pensée à partir de questionnements propres à chacun. À l’heure actuelle, les développements survenus dans les sociétés des XXème et XXIème siècles ont vu émerger de nouvelles problématiques auxquelles les individus sont confrontés. Le développement des médias, ainsi que l’extension des moyens de communication conjoints à l’essor du numérique ont permis l’émergence de nouveaux dangers notamment dus à la massification des informations proposées. Cet essor du numérique a ainsi permis d’étendre la voix de chacun au sein de la collectivité afin de défendre ses propres convictions. Cette avancée, bien que définie comme progrès recèle cependant quelques lacunes du fait que désormais les instances de tous bords commencent à s’emparer de ce nouvel outil numérique comme outil de propagande politique, idéologique ou juridique pour ne citer que les principaux domaines. De ce fait, l’homme du XXIème siècle doit désormais savoir mesurer et sélectionner les informations qui lui sont proposées grâce à un esprit critique plus aiguisé. Cependant, cela ne signifie pas tomber dans le jeu de la sélection affective des informations. Il doit être en mesure de reconnaitre et éviter les préjugés cognitifs, d’identifier, de caractériser et de mesurer des arguments, mêmes ceux opposés à ses convictions, tout en évaluant leurs sources. Pour ce faire, les citoyens d’aujourd’hui doivent être capables d’aborder l’outil numérique avec une nouvelle expertise, mais ils doivent aussi pouvoir faire appel à leur culture, leur expérience personnelle et un sens réflexif plus poussé pour se protéger de ces dangers. Cette préparation doit pouvoir débuter dès le plus jeune âge, ainsi les pédagogues et sociologues de tous bords ont su unanimement se saisir du problème afin de mettre en place de nouvelles politiques d’éducation. Parmi elles, nous retrouvons en France la loi de refondation de l’école du 8 juillet 2013 qui met en avant la question du numérique et de la citoyenneté. Pour répondre à cette loi un nouveau socle commun est apparu le 31 mars 2015 et de nouveaux programmes ont été élaborés. Au sein de tous ces nouveaux textes cadres, une place importante est laissée à l’oral et à la construction par les élèves de leurs apprentissages. Les évènements survenus en France en 2015, ont par ailleurs encouragé la restructuration et la mise en place précoce de la discipline d’Enseignement Moral et Civique (EMC). Les enjeux de cette discipline étant de construire chez les élèves un savoir-faire destiné à développer leurs propres opinions à partir de questionnements suggérant un argumentaire structuré, pertinent et respectueux d’autrui. « Il ne s’agit pas seulement de dire ce que l’on pense mais surtout de penser ce que l’on dit » (La discussion à visée philosophique ou oral réflexif, Ressource en ligne Éduscol, 2015). Différentes approches ont alors été envisagées pour cette discipline et, parmi elles, certaines ont été promues par les partisans des travaux de Matthew Lipman concernant la philosophie pour enfants. Michel Tozzi, maître de conférences en science de l’éducation à l’Université de Montpellier, est à l’initiative des études destinées à étudier la mise en place des pratiques philosophiques en contexte scolaire et extrascolaire. L’aboutissement de cette recherche a été la DVP, Discussion à Visée Philosophique. Selon lui, initier des discussions à visée philosophique en classe permet : d’instaurer un rapport non dogmatique au savoir et un rapport plus coopératif à la règle ; de contribuer à (re)donner du sens à une école républicaine et démocratique ; de développer une éducation à la civilité et à la citoyenneté ; et de maîtriser les compétences en oral réflexif. (Michel Tozzi, L’éveil de la pensée réflexive à l’école primaire, 2001)Dans ce sens, le travail que nous allons proposer tentera de mieux cerner les enjeux d’un tel dispositif en alliant recherches théoriques et analyses de pratique de classe.

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