2020
Cairn
François-Louis Coste, « Deux révisions. Les affaires Dils et Sécher », Histoire de la justice, ID : 10670/1.8omgqz
Les affaires Patrick Dils et Loïc Sécher sont deux erreurs judiciaires dont les mécanismes ont pu être démontés lors de la révision des procès en 2002 pour l’un, et 2011 pour l’autre – l’auteur de l’article étant dans les deux cas le représentant du ministère public. Dans le cas de Patrick Dils, condamné à tort à vingt-cinq ans de réclusion criminelle pour avoir tué deux enfants, la fragilité des aveux obtenus par l’inspecteur de police Varlet est patente, tandis qu’à l’inverse, leur force et leur horreur produisent un effet sidérant sur la justice. C’est un fait nouveau, les déclarations de Francis Heaulme, qui permet de réviser le dossier et de reprendre à nouveaux frais le récit des aveux et d’autres données et constatations matérielles, dont un témoignage qui avait été négligé. Quant à Loïc Sécher, il est accusé de viols par ailleurs invérifiables, sur une adolescente de 14 ans et sur sa seule parole. L’affaire met en cause l’analyse des experts qui disent la victime crédible et le présumé coupable pervers. Condamné à seize ans de réclusion criminelle, après une instruction sommaire, Loïc Sécher ne doit son acquittement qu’aux remords de la jeune fille qui avoue huit ans plus tard l’avoir accusé à tort.