2002
Cairn
Chantal Petillon, « Niveaux de qualification et bassins de recrutement différenciés à Roubaix au xixe siècle », Revue du Nord, ID : 10670/1.8q5t6r
À l’instar d’autres villes industrielles, Roubaix connut, au xixe siècle, industrialisation massive et mobilisation des compétences autour de la création puis du développement des usines concentrées et mécanisées ; il s’agit donc, dans cet article, d’étudier la mobilité résidentielle de trois groupes professionnels pour conforter les présomptions qui nous poussent à penser que les mécaniciens, fondeurs, tourneurs et autres serruriers, fileurs et tisserands étaient effectivement plus ou moins qualifiés en montrant qu’ils faisaient preuve d’une mobilité résidentielle bien plus sélective que les ouvriers dépourvus de tout savoir-faire initial.L’observation des bassins de recrutement confirme, s’il en était besoin, la place de la Belgique avec ses trois noyaux durs (Hainaut, Flandres occidentale et orientale) dans la formation de la main-d’œuvre roubaisienne. Mais ceci ne va pas sans des évolutions considérables dans le siècle et des formes de recrutement géographiquement différencié en fonction de la qualification des hommes apparaissent bel et bien : la filière gantoise, qui comptait grandement pour la main-d’œuvre qualifiée, se révélait aussi importante pour les fileurs ; les campagnes étaient un réservoir quasi-inépuisable de tisserands, avant la généralisation de la mécanisation, ensuite, ce furent les tisserands urbains, gantois assez souvent, qui prirent le relais.