L’Adaptation du Colomba de Prosper Mérimée par Germaine Dulac : Reconstituer par les archives un projet de film inachevé

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En 1938 Germaine Dulac, directrice des actualités Gaumont, entreprend, avec Marie-Anne Malleville, d’adapter Colomba, une nouvelle de Prosper Mérimée située en Corse. Ce projet mené jusqu’à la veille du tournage ne verra pas le jour. Cet article exploite le fonds Dulac de la Cinémathèque française, où se trouve une continuité dialoguée, un découpage technique et des synopsis dans un dossier intitulé « Rimbecco » (qui signifie l’appel à la vengeance), afin d’examiner la nature de ce projet qui, comme la Carmen de Feyder pour l’Andalousie, convoque un document littéraire afin d’évoquer l’actualité de la Corse. Le récit envisagé est, en effet, situé en 1938 : il s’agit de créer un scénario « moderne » adapté aux « mœurs actuelles de la Corse », trouver dans ses paysages et ses coutumes matière à narration. Ainsi la transcription des voix populaires, l’enregistrement des chants, des sons, des lieux de tournage sont-ils privilégiés dans une approche de nature documentaire. Par ailleurs, à l’encontre de la représentation misogyne de la femme fatale de Mérimée, Dulac réinvente une « Colomba 38 » (un des titres envisagés) qui est une figure féministe.

In 1938, Germaine Dulac, then director of Gaumont newsreels, began a project to adapt Colomba, a short story by Prosper Mérimée located in Corsica. This project, developed with Marie-Anne Malleville right up to the day before filming was due to start, would never see the light of day. Drawing on research in the Dulac collection of the Cinémathèque française, where there is a file entitled “Rimbecco” (meaning “the call for revenge”), the current article examines the fate of this project which, as Feyder’s Carmen did for Andalusia, was intended to adapt a nineteenth-century literary text to comment on contemporary Corsica. The envisaged narrative is, in fact, located in 1938: it is a question of creating a “modern” scenario adapted to the “current mores of Corsica”, finding inspiration for the scenario in the island’s landscapes and customs. Thus, a quasi-documentary approach favoured the transcription of popular voices, and the recording of songs and of the natural sounds of the film’s locations. In addition, unlike the misogynistic representation of Mérimée’s femme fatale, Dulac wanted to invent a “Colomba 38” (one of the titles envisaged) as a would-be feminist figure.

Nel 1948 Germaine Dulac, direttrice delle attualità di Gaumont, si dedica con Marie-Anne Malleville all’adattamento di Colomba, racconto di Prosper Mérimée ambientato in Corsica. Alla vigilia delle riprese, però, il progetto sarà abbandonato. Quest’articolo esplora il fondo Dulac della Cinémathèque française e in particolare il dossier dal titolo “Rimbecco” (ovvero la chiamata alla vendetta), per esaminare la natura di un progetto che, come la Carmen di Feyder per l’Andalusia, convoca un documento letterario per evocare la situazione dell’epoca in Corsica. In effetti, il racconto che avrebbe dovuto essere alla base del film è ambientato nel 1938 : si crea una sceneggiatura “moderna” adattata ai “costumi attuali della Corsica” per trovare nei paesaggi e costumi dell’isola la materia della narrazione. Così si privilegiano la trascrizione delle voci popolari, la registrazione di canti e suoni dei luoghi delle riprese nell’ottica di un approccio di tipo documentario. Del resto, se Mérimée offre una rappresentazione misogina della femme fatale, Dulac reinventa una “Colomba 38” (uno dei titoli possibili del film) dai tratti femministi.

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