2020
Cairn
Andrea Geuna, « La première preuve de solidarité internationale. La guerre italo-turque, le parti socialiste italien et l’Internationale », Cahiers Jaurès, ID : 10670/1.8xcswc
La guerre italo-turque fut le conflit le plus important avant 1914 et le premier après la définition de la solidarité internationale par le congrès de Stuttgart. Le PSI fut donc le premier parti socialiste à se confronter à une intervention militaire directe de son propre pays. L’historiographie a traditionnellement interprété le conflit de 1911 selon les paradigmes de la trahison et de l’échec : la direction du parti se divisa sur le ralliement à l’État bourgeois et ne pouvait pas empêcher la guerre. Une analyse comparée montre des aspects plus positifs, qui portent à abandonner ces paradigmes. En premier lieu, tous les milieux politiques (en Italie et à l’étranger) eurent des difficultés à mobiliser l’opinion publique sur les thèmes de la paix et de la guerre. Dans ce contexte, le BSI (dont les partis principaux n’étaient pas directement engagé dans le conflit en Libye) pouvait organiser les manifestations du 5 novembre et le congrès de Bâle. Au même temps, le mouvement ouvrier italien se mobilisait au niveau local et le sujet de la guerre, pour la première fois, fut au cœur de la discussion politique.