Une politisation contre la politique. Les luttes électorales étudiantes à l’université de Berlin (années 1880-1900)

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2020

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À travers l’analyse des élections au cabinet de lecture académique et au comité des étudiants de l’université de Berlin, cet article interroge les modalités et les possibilités de politisation des étudiants allemands à la fin du xixe siècle. Les élections à ces deux institutions autogérées permettent aux étudiants d’exprimer et de mettre en pratique leur vision du monde et de l’ordre social élaborée plus généralement, alors qu’ils expriment leur rejet de la politique active et partisane. Ce ne sont pas des questions corporatistes et universitaires, mais bien le national qui devient un enjeu central de l’opposition entre étudiants. En effet, malgré le rejet officiel de la politique et les mesures prises par les autorités universitaires pour empêcher tout conflit (politique), les étudiants nationalistes réussissent à imposer le national comme ligne de clivage et désignent les étudiants juifs et progressistes comme une menace pour l’unité allemande, du moins à l’université. Pourtant, les concurrences entre organisations étudiantes ne se limitent pas à ce clivage autour de la nation et de la définition du bon étudiant allemand. L’analyse de ces luttes électorales étudiantes contribue ainsi à la socio-histoire des processus de politisation en-dehors du suffrage universel.

Through the analysis of the elections to the academic reading cabinet and to the students’ committee of the University of Berlin, this article examines the modalities and possibilities of politicization of German students at the end of the 19th century. The elections at these two student-run institutions allowed students to express and put into practice the vision of the world and of the social order they held more generally, while they expressed their rejection of active and partisan politics. It was not corporatist and academic issues, but the national question, which became central in student opposition. Indeed, despite the official rejection of politics and the measures taken by the university authorities to prevent (political) conflicts, nationalist students managed to impose the national question as the dividing line and pointed to Jewish and progressive students as a threat to German unity, at least at the university. However, competition between student organizations was not limited to this divide around the nation and the definition of the good German student. The analysis of these student electoral battles thus contributes to the socio-history of the processes of politicization outside of universal suffrage.

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