Parcours en folie : littérature et psychiatrie

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2018

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Serge G. Raymond, « Parcours en folie : littérature et psychiatrie », Psychologie Clinique, ID : 10670/1.98wnp5


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Lors de cette intervention au séminaire de psychopathologie clinique, organisé par le psychiatre Evelyne Hechner et le psychologue Olivier Douville au CHS de Ville Évrard, consacré à “Littérature et psychiatrie : soigner oui… mais pas sans littérature”, l’intervenant se demande ce que l’on sait, aujourd’hui, du destin des enfants nés du ventre des femmes tondues (encore appelées « collaboratrices de sexe » par la réglementation) et précise la nature des liens établis avec les occupants. Il retrace le destin de l’un de ces enfants, Emma Santos, jeune femme devenue écrivaine par nécessité, pour sa survie. Cette dernière vie aux prises avec la stigmatisation de ses parents (un couple franco-allemand), et aux prises avec les mouvements féministes d’alors comme le procès contre le viol de Bobigny, le procès en faveur de l’avortement de Perpignan, et le différend entre F. Giroud et S. Veil (loi Veil en 1975) où la petite histoire a donné naissance à la grande. Tous ces éléments font de cette femme une résistante qui a su utiliser sa folie et recourir à la psychiatrie pour en défendre le statut. Emma Santos se déclare littéromane et nous dit, par la voix de ses huit ouvrages ainsi que par ses représentations théâtrales, qu’elle est contenue par la folie, et que cette dernière est de la littérature même. Comment ne pas interroger la dimension politique de la psychiatrie ? L’auteur s’efforce de répondre à cette question avec tact.

In this presentation at the seminary of clinical psychopathology organized by the psychiatrist Evelyne Hechner and the psychologist Olivier Douville at the CHS of Ville Evrard, seminary dedicated to “literature and psychiatry : nurse yes… but not without literature”, the speaker asks himself what he knows, today, of the destiny of children born from femmes tondues (French women that were shaved because of the law), also called “sex collaborators”, stating the nature of the links between the country occupied and the one occupying. He tries to explain the destiny of one of these kids, Emma Santos, writer because of necessity, of survival. A young lady struggling with the stigmatisation of her parents, a Franco-German couple; also working with feminist movements of that time (trial against rape in Bobigny, trial in favor of abortion in Perpignan, the opposition between F. Giroud and S. Veil (Veil’s law in 1975) gave birth to much bigger movements). All these things make this young lady a resister, who knows to use madness and psychiatry, to defend her status. Emma Santos declares herself “littéromane” and tells us, thanks to eight books and to her theatrical representations, that she has grown into madness that can be used as literature. How is it possible not to question the political dimension of psychiatry ? The author tries to answer that.

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