Expliquer le rejet de la police en banlieue : discriminations, « ciblage des quartiers » et racialisation. Un état de l’art

Résumé Fr En

Quels sont les ressorts du rejet de la police qui s’exprime, depuis plusieurs décennies, dans les cités de banlieue ? Cet article propose un état de l’art, à partir de travaux sur la France et d’autres pays (États-Unis, Royaume-Uni…), issus de traditions de recherche qui, souvent, ne se rencontrent pas. D’après le domaine d’étude des Attitudes toward the police (ATP studies), l’image de la police est le produit des « contacts » avec les policiers et du profilage racial. Au-delà de l’expérience individuelle, d’autres travaux documentent la construction collective d’un conflit, historiquement situé : l’action policière produit des formes spécifiques de racialisation. Des catégories se sentent ainsi visées sur la base d’une assignation raciale mais aussi territoriale (ou spatio-raciale), laquelle les constitue en tant que « groupes à risque ».

What are the dynamics of minorities’ hostility toward the police in the French banlieues or poor urban neighborhoods? This state of the art is based on French and international studies (United States, United Kingdom…) from different and often distant research traditions. For Attitudes toward the police (ATP) studies, hostility toward the police mostly follows from individual contact with the police and racial profiling. Beyond personal experience with police officers, other works document the collective construction of an historical conflict: police action produces specific forms of racialization. Some groups feel themselves categorized and targeted on a racial as well as territorial basis (i.e., spatio-racial) and singled out as an “at-risk group.”

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