Défaire les hiérarchies spatiales attendues ?

Résumé Fr En

Cet article propose d’éclairer les principes de l’écriture de l’espace parisien chez Leslie Kaplan en tenant ensemble deux fils : celui de l’écriture de l’espace et celui d’une conversion du regard et de l’écriture au nonspectaculaire, dans le sillage du projet perecquien de l’infra-ordinaire. Dans ces romans se développe une poétique contemporaine de la flânerie, héritée de la modernité et chargée d’une exigence plus récente d’attention au détail comme à l’anodin. Un réalisme du fragment et de la notation s’essaye alors, résolument ancré dans la perception individuelle et subjective. Ce pacte d’attention hypersensuelle, à vocation critique, semble toutefois entrer en contradiction avec le projet politique qui sous-tend l’œuvre de Leslie Kaplan : on tâchera d’expliquer pourquoi.

This article analyzes the writing of the Parisian space in Leslie Kaplan’s novels. The writing abides by two fundamental principles: the depiction of urban space and a shift in perspective which focuses on all that is not sensational or dramatic, along the lines defined by Georges Perec in his “infra-ordinaire” project. In these books, a particular aesthetic of “flanerie” (Benjamin) is developed, including both the inherited traits of modernity and a more recent demand for attention to detail and the banal. This feeds a renewal of realistic writing, based on fragments and notes and strongly anchored in a singular, subjective perspective. But this pact of a heightened sensorial attention seems to conflict with Kaplan’s claims regarding political writing : this article provides a few elements to explain why.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en