2002
Cairn
Jean-Luc Lefebvre, « Prud'hommes et bonnes gens dans les sources flamandes et wallonnes du Moyen Âge tardif ou l'éligibilité dans la fonction publique médiévale (2e partie) », Le Moyen Age, ID : 10670/1.9d0ouw
À la question de savoir si les prud’hommes et les bonnes gens sont une catégorie juridique bien dessinée, comme l’a soutenu l’École de Savigny ou s’il s’agit seulement de notables, comme l’a prétendu l’École française, les sources wallonnes et flamandes du Moyen Âge tardif permettent d’avancer que les prud’hommes étaient d’abord des hommes libres qui avaient l’entière disposition de leur personne qu’ils avaient engagée dans un serment de fidélité dont le caractère votif les conduisait à un comportement de vérité et de loyauté. Mais il ne s’agissait pas pour autant de tous les hommes libres engagés dans un tel serment. C’est seulement une partie d’entre eux qui ont été ainsi désignés : il s’agit de ceux qui, en raison de leur mérite moral, de leur réputation de fidélité à la parole donnée, ont été reconnus tels par leurs semblables qui les ont élus dans les fonctions publiques au cours desquelles ils ont été appelés à réitérer leur serment. Et c’était précisément au moment de cette élection très latine dans les offices publics dont faisait partie le témoignage dans toutes ses formes, que les sources médiévales les ont saisis.