2019
Cairn
Luisa M. Paternicò, « Shaping Cantonese Grammar – Early Western Contribution », Histoire, épistémologie, langage, ID : 10670/1.9f0frg
Les premiers Occidentaux à apprendre et à décrire le cantonais étaient les missionnaires protestants arrivés en Chine au xixe siècle. Devant l’absence presque totale d’outils linguistiques locaux, ils ont commencé à présenter le cantonais en grammaires, dictionnaires et manuels de conversation, en concevant des systèmes de romanisation pour transcrire ses sons. La première tentative de description de la grammaire cantonaise a été faite par Robert Morrison dans une section de sa Grammaire de la langue chinoise (1815). Beaucoup d’autres travaux ont suivi, compilés aussi par des missionnaires catholiques ou des savants laïcs, et consacrés à l’analyse et à la pédagogie du cantonais. Cet article offrira d’abord un aperçu des premières impressions sur le langage effectuées par les Occidentaux ; il montrera ensuite comment ces analyses ont évolué, devenant plus raffinées et détaillées, et finalement − grâce au travail de T. O’Melia − sont devenu plus conscientes et indépendantes des analyses du Mandarin, contribuant ante litteram à démystifier le mythe d’une « grammaire chinoise universelle ».