Boxer comme un homme, être une femme

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2009

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Christine Mennesson et al., « Boxer comme un homme, être une femme », Actes de la recherche en sciences sociales, ID : 10670/1.9o88be


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La pratique du combat ou boxe « hard », qui autorise une grande violence physique et met en scène la souffrance, constitue la modalité de pratique privilégiée par les hommes dans le monde pugilistique. L’engagement de femmes dans des compétitions en combat dans les modalités « poings-pieds » (boxe française, kick-boxing, etc.) questionne la hiérarchie entre les sexes et suscite des résistances importantes dans le milieu pugilistique. Intégrées au groupe masculin, les boxeuses « hard » se soumettent à des formes d’entraînement caractéristiques de la construction de la masculinité. Néanmoins, la socialisation pugilistique et le contrôle quotidien exercé par les hommes de la boxe, garants de l’intégrité physique des combattantes, favorisent l’incorporation de comportements « conformes » à l’appartenance de sexe pour les femmes. Très dépendantes du milieu professionnellement et affectivement, les boxeuses « hard » intériorisent la domination masculine de manière particulièrement efficace. La socialisation pugilistique « hard » des femmes produit en ce sens des effets pour le moins contrastés. Tout en maîtrisant des techniques sportives typiquement masculines, les boxeuses valident l’asymétrie des rapports sociaux de sexe dans leurs modes de présentation corporelle et l’organisation de leur vie de couple.

Boxing as a man, being a womanThe practice of combat of “hard” boxing, which authorizes a high level of physical violence and displays severe suffering, is the one privileged by men in the prizefighting world. The participation of women in “kick-punch” combat tournaments (French boxing, kickboxing, etc.) calls into question the hierarchy between genders and is met with considerable resistance in the prizefighting world. Integrated within a masculine group, “hard” female boxers subject themselves to training methods that are characteristic of the construction of masculinity. Yet, socialization through boxing and the daily control exerted by male boxing instructors in charge of the physical safety of female fighters foster the incorporation of “conformist” forms of behavior that match the gender status of women. Highly dependent on this social milieu in professional and emotional terms, “hard” female boxers internalize masculine domination in a very effective way. Socialization through “hard” boxing thus produces at the very least contrasted outcomes. While they master typically masculine athletic techniques, female boxers end up strengthening asymmetrical gender relations both in their bodily behavior and in the configuration of their private lives.

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