19 octobre 2020
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Gabrièle Laborde-Balen et al., « Ne pas baisser la garde ! : l’inquiétante progression des échecs thérapeutiques face au VIH en Afrique sub-saharienne », Face à face, ID : 10670/1.9u95jc
La généralisation de l’accès aux ARV en Afrique dans les années 2000 a permis, en l’espace de vingt ans, une réduction considérable de la morbidité et de la mortalité, liées au sida, suscitant l’espoir porté par l’ONUSIDA, de mettre fin à l’épidémie d’ici 2030. Derrière cette vision optimiste, la réalité est plus nuancée. Depuis quelques années, on observe en Afrique sub-saharienne, une progression constante des échecs thérapeutiques souvent liées aux résistances virales. Ils représentent un risque important sur le plan individuel et collectif, et pourraient compromettre l’efficacité des traitements antirétroviraux et l’atteinte des objectifs de l’ONUSIDA. Un rapport de l’OMS a souligné en 2017 l’urgence de la situation dans les pays du Sud et la nécessité d’une réponse rapide et efficace. Néanmoins, en 2020, les réponses restent insuffisantes. Alors que l’OMS préconise un ensemble de mesures pour renforcer les infrastructures et la prise en charge médicale et psychosociale des patients, les financements internationaux destinés à la lutte contre le sida ne cessent de décroître. Les principaux effets sont la réduction des dispositifs de soutien à l’observance et d’accompagnement des patients, portés par les acteurs sociaux, communautaires et associatifs, alors qu’ils ont été l’une des clés de la réussite des programmes de lutte contre le sida. A l’heure où les conséquences de l’épidémie de Covid affectent toute la planète et déplace les priorités, il est impératif de rester vigilant et de ne pas tenir pour acquis les progrès des dernières décennies. Une volonté politique et un engagement aux niveaux nationaux, régionaux et internationaux sont plus que jamais nécessaires pour espérer en finir avec la pandémie.