25 novembre 2019
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Michel Biron, « Changer les règles sans changer le métier : l’art du roman de Huysmans », Tangence, ID : 10670/1.9xbego
Huysmans annonce la « crise du roman » décrite par Michel Raimond et cette rupture est d’autant plus fortement ressentie que Huysmans avait embrassé le credo naturaliste avec plus d’enthousiasme que quiconque. Mais l’auteur d’En ménage et d’À rebours, les deux romans examinés ici, rompt sans rompre, comme s’il cherchait moins à renouveler le genre qu’à manifester le fait qu’il arrive après le triomphe du réalisme. Tel est le drame de Huysmans : il arrive après. Il a beau changer les règles du roman, le métier reste le même, dépourvu toutefois de l’élan propre à ceux qui ont marqué un demi-siècle de réalisme triomphant. Le combat a déjà eu lieu. Chaque personnage de Huysmans le sait, et c’est en quelque sorte cette lucidité résignée qui leur donne une réelle présence, comme le dira Houellebecq dans Soumission. La nouveauté de Huysmans apparaît ainsi paradoxalement dans le fait qu’il est le premier romancier de l’après-roman.