Réflexions autour des maladies héréditaires dans les traités médicaux des XIVe et XVe siècles

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2019

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Laetitia Loviconi, « Réflexions autour des maladies héréditaires dans les traités médicaux des XIVe et XVe siècles », Annales de démographie historique, ID : 10670/1.9zp76n


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À la fin du Moyen Âge, un très grand nombre d’ouvrages issus des médecines antique et arabe avait été traduit en latin. Parmi ceux-ci figuraient le Canon de la médecine d’Avicenne et les Aphorismes attribués à Damascène. Ces œuvres contiennent une distinction des maladies héréditaires sur la base de leur mode de transmission. Elles fournissent des exemples de maladies considérées comme telles ou fixent les catégories de maladies et lieux affectés qui s’y rattacheraient davantage. À partir de ces conceptions cohabitant avec les héritages aristotélicien et galénique, des médecins des xive et xve siècles, commentateurs du Canon ou auteurs de Practicae, ont approfondi la question des agents de transmission héréditaire des maladies. Ils y ont répondu le plus souvent par l’évocation d’une macule spermatique, avec parfois un haut degré de précision dans la réflexion sur la nature nécessaire et/ou suffisante de celle-ci qui permit de faire émerger des différences entre l’héritage potentiel ou effectif des maladies héréditaires et des variations dans leurs manifestations, en lien avec le concept de disposition héréditaire à une maladie. Dans ces réflexions sur l’hérédité, la place du sang fut également notable, en tant que le sang menstruel infecté fut tantôt évoqué comme un possible vecteur de maladies héréditaires, tantôt nettement mis à distance de celles-ci par des auteurs faisant de la corruption du sang menstruel un facteur de maladies apparues in utero sans que les parents en soient affectés. Par d’autres aspects, les réflexions sur les maladies héréditaires conduisirent à des convergences entre questions relevant de la pathologie et de la physiologie. Ainsi en fut-il des discussions qui visèrent à rendre compte du lien supposé entre chronicité et hérédité des maladies et qui s’intégrèrent dans les réflexions sur la distinction entre caractères naturels ou essentiels et accidentels. En revanche, les ouvrages étudiés présentent une grande diversité de conceptions et d’argumentations dans les approfondissements par lesquels les médecins de la fin du Moyen Âge portèrent leur attention sur l’hérédité des maladies maternelles et sur l’implication du lieu affecté quant à l’héritabilité de la maladie mise en relation avec les mécanismes de production du sperme.

By the end of the Middle Ages, many works of ancient and Arabic medicine had been translated into Latin, among them the Canon of medicine written by Avicenna and the Aphorisms assigned to Damascene. These works contain a distinction of hereditary diseases on the basis of their mode of transmission, they provide examples of supposedly hereditary diseases or define the disease categories and affected parts which would be more frequently implied within this frame. From these conceptions coexisting with the Galenic and Aristotelian inheritances, some physicians of the fourteenth and fifteenth centuries, commentators of the Canon or authors of Practicae, have deepened the question of the agents of hereditary transmission of diseases. They responded most often by the evocation of a spermatic macula, sometimes with a high degree of precision in the reflection about the necessary and/or sufficient nature of it which made it possible to bring out differences between potential and actual inheritance of hereditary diseases and variations within their manifestations related to the concept of hereditary disposition to disease. In these reflections on heredity, the place of the blood was also notable, as the infected menstrual blood was sometimes evoked as a possible vector of hereditary diseases, sometimes clearly differentiated from them by authors who considered corrupted menstrual blood as a factor of diseases appeared in utero without the parents being affected. By other aspects, reflections on hereditary diseases led to convergences between questions relating to pathology and physiology. Thus, there were discussions attempting to find how the (supposed) link between chronicity and heredity of diseases could be explained and which were integrated into the reflections on differenciation between natural or essential characters and accidental ones. However, the works we have studied show a wide variety of conceptions and arguments in the deepenings by which the physicians of the late Middle Ages paid attention to the inheritance of maternal diseases and to the involvement of the affected part in the heritability of the disease in relation to the mechanisms involved in sperm production.

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