Faire la sourde oreille. Sociologie d'un conflit politique autour du bruit en ville

Résumé Fr En

Le thème des nuisances sonores s’est rapidement imposé aux politiques publiques comme un enjeu du quotidien des habitants, notamment exprimé dans le cadre du développement d’instances participatives comme les conseils de quartier. Les habitants victimes de ces nuisances analysent ce phénomène en termes d’incivilités ou de détérioration du « vivre ensemble ». Cet article retrace, dans le cas d’Angers et à partir d’une enquête de terrain participative où l’auteur occupait la position singulière d’élue municipale, la mobilisation des différents acteurs concernés (associations, riverains, élus, étudiants) et son échec prévisible. En effet, la question du bruit semble moins s’expliquer par une sociologie des incivilités que traduire des évolutions de la morphologie sociale angevine.

Noise pollution has rapidly emerged as a key public policy issue relevant for citizens everyday life and specifically revealed by the development of local-level participatory bodies such as neighborhood councils. Residents suffering from those nuisances interpret them either as marks of uncivil behaviour or as a weakening of the sense of community. The present article, focussing on the city of Angers and building on a participant observation carried out by the author holding the unusual position of town councillor, chronicles the mobilisation of several stakeholders (associations, tenants, elected officials, students) and its predictable failure. In fact, rather than being the instantiation of a “sociology of incivility”, noise pollution designates a set of changes undergone by demographic, urban, and social structures.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en