2018
Cairn
Thierry Toutin, « Dé-radicalisation ou désengagement ? », Criminalistique, ID : 10670/1.a5pzkc
Par « déradicalisation », terme inapproprié et critiqué, il faut entendre le processus par lequel un individu renonce au passage à l’acte violent. Il s’agit aussi, pour le sujet concerné, de prendre conscience des incohérences du discours idéologique auquel il adhérait, ainsi que du décalage entre le mythe et la réalité, sans pour autant avoir renoncé aux fondamentaux de sa croyance. Il existe peu d’études en langue française sur les indicateurs de désengagement ou « sortie de la radicalité » à part des retours d’expérience comme ceux du CPDSI, pionnier du secteur associatif dont les résultats sont controversés.1 Il reste difficile cependant de savoir comment et à quel moment un individu est considéré comme étant « déradicalisé ». Surtout si l’on tient compte de la pratique de la dissimulation et de l’ambivalence de certains sujets. Un processus de « restauration psychique » basé sur la remémoration de micro-évènements de sa vie antérieure conjuguée à une série de déclics cognitifs provoqués, seraient de nature à le conduire progressivement vers la réalité.