Servitude et droits de transmission. La condition des galériens de Louis XIV

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2017

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Jean-Baptiste Xambo, « Servitude et droits de transmission. La condition des galériens de Louis XIV », Revue d’histoire moderne & contemporaine, ID : 10670/1.a8iv6q


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Le paradigme transatlantique et la définition du royaume de France comme « terre de liberté » ont participé à construire l’esclavage comme une réalité par nature exogène au territoire métropolitain. À partir du cas des galères de Louis XIV, cet article entend montrer que la servitude fut une réalité massive dans les ports d’attache de ces navires-prisons. Il considère tout d’abord les conditions juridiques et spatiales qui autorisent ce corps de la marine de guerre à produire la déchéance sociopolitique de ses rameurs, réduits à une condition commune d’asservissement. Récusant l’idée d’une définition universelle de l’esclavage, il cherche ensuite à décrire les divers registres de pratiques mobilisés par les galériens pour revendiquer des droits (au travail et à un meilleur traitement notamment), et en particulier celui de transmettre leurs biens. Les galériens étant « morts civilement », ils sont en effet privés de ce droit fondamental des citoyens d’Ancien Régime, et donc théoriquement dans l’incapacité de rédiger un testament et de léguer l’argent et les biens parfois accumulés. Pourtant, tant les legs effectivement réalisés que les négociations engagées avec l’administration royale parviennent dans certains cas à trouver une légitimité et ainsi à déplacer les règles et les hiérarchies qui organisent la chiourme.

The transatlantic paradigm and the definition of French kingdom as a “land of freedom” have contributed to the assumption that slavery is, by nature, exogenous on the metropolitan territory. Focusing on the specific case of Louis XIV’s galleys, this article intends to demonstrate that servitude was a massive phenomenon in the homeports of the prison ships. First, it considers the legal and spatial circumstances allowing this Marine Corps to produce the forfeiture of its oarsmen, reduced to a common condition of servitude. Refusing a universal definition of slavery, it then seeks to describe how the galley slaves mobilized various ranges of practice in order to claim rights (including rights to work and to a better treatment), and in particular to bequeath goods. “Civilly dead”, galley slaves are, indeed, deprived of this fundamental citizens’ right in the Old Regime, and therefore theoretically unable to draft a will and to bequeath the money and goods they sometimes accumulated. However, it happens in some cases that both effective bequests and negotiations with royal administration are able to obtain legitimacy, thus changing the rules and the hierarchies governing the galleys.

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