2007
Cairn
Sadi Lakhdari, « Hypnose, hystérie, extase : de Charcot à Freud », Savoirs et clinique, ID : 10670/1.aafbym
L’extase est réduite au xixe siècle à un symptôme pathologique par les médecins matérialistes. Charcot l’assimile à un symptôme hystérique d’origine pathologique et non pas surnaturelle. Phénomène universel, repérable dans les crises mystiques depuis le Moyen-âge, il est observable grâce à l’hypnose qui permet de l’étudier de façon précise en reproduisant les symptômes de façon expérimentale. La photo permet de fixer les symptômes dans un effort taxinomique rigoureux ou le sujet est réduit à un objet d’observation. L‘extase est une sorte de catalepsie que l’on retrouve dans le somnambulisme et les états mystiques. Janet et Freud élaborent au contraire une théorie psychologique, Freud qui abandonne l’hypnose comme remède thérapeutique, l’étudie en recourant à la théorie de la libido dans le cadre du transfert. Ce déplacement de la problématique permet de dépasser les anciennes théories. Dans les textes postérieurs à 1920, il explique que le lien qui unit le leader à la foule est comparable à celui qui relie l’hypnotisé à l’hypnotiseur et se retrouve dans l’amour : un objet est mis à la place de l’idéal du moi. Dieu peut très bien se trouver dans cette position. La surestimation de l’objet aimé qui est idéalisé à outrance explique la sujétion du croyant, son manque de critique rationnelle et le désinvestissement du monde extérieur source de délire mystique.