L'impossible professionnalisation du métier d'ingénieur-conseil (1880-1954)

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2006

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Odile Henry, « L'impossible professionnalisation du métier d'ingénieur-conseil (1880-1954) », Le Mouvement Social, ID : 10670/1.ab79d7...


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Abstract En Fr

French consultants’ impossible professionalization, 1880-1954. As a result of their desire to claim the symbolic power of expertise, consultants had an interest in organising themselves, as had members of other similar trades (architects, chartered accountants, careers advisers), on the pattern of liberal professions who developed their own uniform systems of regulation and control. Yet the numerous efforts to organize which punctuated the trade’s history between 1938 and 1954 proved abortive. As late as the interwar period resistance to creating an ordre des conseils en organisation (OCOS) was the long-term consequence of internecine struggles between two types of consultants : consulting engineers and management consultants. On the one hand, the deeply internalized prohibition of « making a trade out of science » hindered the definition of the profession based on incomes. On the other hand, as the number of management consultants grew, from the end of the thirties, the professional identity of the group developed by analogy with medicine and gave a decisive role to personal qualities that are particularly resistant to any form of codification (intuition, psychological sense, charisma).

Parce qu’ils prétendent à l’exercice d’un pouvoir symbolique d’expertise, les consultants auraient eu tout intérêt à s’organiser, comme l’ont fait les membres des professions voisines (architectes, experts-comptables, conseillers d’orientation), sur le modèle des professions libérales, dotées d’une instance centrale de réglementation et de contrôle. Or les nombreuses tentatives d’organisation qui ont ponctué l’histoire de la profession entre 1938 et 1954 sont restées inabouties. Hérités des luttes de concurrence au cours desquelles se construit, au XIXe siècle, la profession d’ingénieur-conseil, les principes de clivage qui structurent le groupe des organisateurs-conseils pendant l’entre-deux-guerres expliquent en partie les résistances à la création d’un Ordre des Conseils en Organisation (OCOS). D’une part, l’intériorisation profonde de l’interdit, hérité de la construction de grands corps de l’État au XIXe siècle, de « faire commerce de la science » constitue un obstacle à la définition professionnelle du métier, fondée sur les revenus. De l’autre, avec l’augmentation numérique des organisateurs-conseils, à partir de la fin des années 1930, l’identité professionnelle du groupe se construit par analogie avec la médecine et accorde alors une place prépondérante aux qualités personnelles (l’intuition, la psychologie, le charisme) les plus rebelles à toute forme de codification.

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