Quelles(s) image(s) de la migration ?

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La crise migratoire contemporaine entraîne une surenchère de créations médiatiques et artistiques. Avant même d’envisager de possibles relations intersubjectives entre les autochtones et les populations déplacées, ces images encouragent les stéréotypes et provoquent nos appréhensions. Dès ses débuts, la photographie documentaire annonce qu’elle informe sur le sujet, ses conditions de vie, son identité... Elle semble impliquer une vérité ancrée dans un réel objectif. On découvre qu’elle parle en priorité de son auteur, voire de ses commanditaires et du public auquel elle s’adresse. Censée «documenter» le réel, elle révèle finalement des schémas de perceptions, fondés sur des fantasmes et des croyances. Alors que donne-t’on à voir, à qui, comment et dans quel but ? Les artistes se sont emparés de la question. À leur suite, j’ai utilisé des instruments exploités par les médias de masse pour repenser les modes de représentation de personnes immigrées. Cette étude m’a confrontée à mes propres réflexes. Me découvrant au travers de mes décevantes idées préconçues, je romps à présent la figure autoritaire de l’auteur pour me faire l’intermédiaire entre mes sujets/acteurs/amis et leurs histoires. Je réfléchis à des dispositifs artistiques donnant au sujet toute sa place, y compris celle de co-auteur d’une oeuvre désormais commune. De là apparaît la nécessité d’exposer les divers outils employés, convergeant vers une rhétorique représentative. Lent cheminement de prise de conscience artistique, nous plongerons alors au cœur de créations audiovisuelles, en empruntant des parcours pratiques et théoriques, jalonnées de données historiques, politiques, philosophiques, psychologiques et ethnographiques. Peut-être, ainsi, trouverai-je en quoi des dispositifs documentaires permettent à des personnes en situation de migration de se réapproprier leur histoire.

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